3.5.06

A nous l'archipel de Turku

Savoir pagayer, c'est la première chose qu'il faut savoir faire quand on part dans l'archipel de Turku !!

De retour de France (voir autes postes, avant ou apres celui-là, selon l'humeur), nous avions prévu de passer le week-end dans l'archipel avec Franck (bassiste de Titch Ka Ra, qui nous a gentiment rendu visite :-)), Pat et Ingrid, des amis de Franck que nous avons rencontré ce week-end et qui résident depuis 2 ans à Helsinki, et Geraldine, stagiaire au labo d'Ingrid depuis quelques mois... Dans l'archipel, plus précisément sur une toute petite île juste à coté d'une plus grosse (les descriptions concernant l'archipel tournent souvent comme ça, désolé) qui, elle, s'appelle Korpo.

Bon, là il faut que j'explique une "tradition" finlandaise : quand il fait beau, que la mer est dégelée (c'est à dire de mai à octobre), les gens ont l'habitude de passer leur week-ends dans des "mökkis" (prononcez "meuh...qui?"). Un mökki c'est un petit chalet avec le confort minimal : lit, table chaise, eau courante ou pas, électricité ou pas, toilette "nature", et sauna (of course, au bois si possible). Le but est de se poser, de ne pas trop forcer, de manger, de boire, de faire des saunas, de discuter, de jouer (là on a peut-être greffé une vieille habitude française sur ces traditions "pure" finlandaises). Voire de se ballader, de faire du bateau, de pêcher, de regarder le soleil se coucher, de compter les mouches et d'essayer de reconnaitre les oiseaux à leur cri (pas facile ! ). Tradition excellentissime, non ? Bon, on s'y met tout doucement. C'était notre premier, mais on va remettre ça c'est sûr. A propos, nous sommes passées par une agence de location de mökki (tout comme lomarengas), "Saaristovaraus". Notre cottage est le n°59 si vous regardez le pdf des locations possibles.

Le week-end commence doucement, on récupère Franck à la gare de Turku, allons faire les courses avec lui, mangeons un bout en ville et je lui fait faire "le tour du propriétaire" : la cathédrale, le chateau, la place du marché et les berges de la rivière Aura. Le soleil est là, le week-end part bien.

A 18h, nous retrouvons Ingrid, Geraldine et Pat à Pargas. 1h30 de route et 2 ferries plus tard, nous voici sur Korpo. Un petit coup de fil au proprio (qui parle au pur du pur suédois de l'archipel, au mieux un mélange d'allemand et de suédois) et nous le retrouvons sur un embarcadère. Les aventures commencent : le chalet est situé sur une toute petite île accessible uniquement par bateau. Le proprio met nos affaires sur sa barque à moteur et Pat, Ingrid et Geraldine font le voyage avec lui. Nous, très fins que nous sommes, prenons la barque à rame que le proprio nous a proposé et fièrement, tentons de nous diriger ves le mökki. Bon, moi chui nez en altitude alors les bateaux c'est pas mon truc. Mais je voulais essayer quand même. Il a fallu un petit moment pour nous mettre en route (dans le bon sens), mais on y est finalement arrivé.

Le bon coté de pas savoir ramer, c'est que quand t'arrives de l'autre coté, les affaires sont rangées dans le chalet et le sauna est en train de chauffer. Je sais, pas très malin, mais faut voir les choses du bon coté ;-)

Arrivés sur l'ile, un magnifique petit chalet nous attends, bleu pétrole (couleur favorite de Sev, pas fait exprès) :


Bon samedi soir, il est tard quand on arrive à l'intérieur du chalet. Mais on ne perd pas le nord : sauna+viande de rennes ! et pis après dodo car il faut bien récupérer quand même !

Le lendemain matin, levés aux aurores (au moins à 9h alors que le soleil se lève à 5h ces temps-ci), nous, les hommes prenont nos gambettes et partons faire un petit tour du propriétaire. L'ile est pleine de mökki (de location ou privés) et nous en faisons rapidement le tour. De retour à "la base", nous préparons le petite déj, en profitons un max, en sirotant notre café/jus d'orange sur la terrasse du mökki, au soleil. Et ensuite, c'est parti pour la "séance activité sportive" de la journée. Enfilons les gilets et montons dans la barque (à 6 c'est pas jojo), nous aurons l'air plus malin !



Bon, ça a pas l'air d'avancer hein ? Ben non, ça avancait pas. Mais on était face au vent, alors... Pour vous montrer que l'effort n'était pas minimal, regardez donc ces deux petits films (1, 2). Alors, évidemment, on s'est pas laissé aller. De l'autre coté de l'ile, nous faisons une petite pause "bière" (il est au moins midi moins l'quart, l'heure du ricard). Puis, Géraldine, Pat et Ingrid prennent leur courage à deux mains et rentrent aux mökki à pied (5 mn). Nous 3 (Sev, Franck et Lio) tentons de rammener la barque à bon port. Eh ben c'est pas gagné. Une fois de retour contre le courant, on se rend vite compte qu'on arrive pas à avancer du tout : "tiens on était déjà là tout à l'heure". On décide de finir en tirer la barque depuis la berge. Grosse galère quoi. Bienvenu chez les apprentis marins d'eau douce ! Non mais j'te jure.

Le reste de la journée se passe tranquillement : sauna, bières, jeux en tous genre ('fin, de carte, les jeux, quand même). Vers 21h, les hommes ne resistent pas à l'appel du coucher de soleil, de l'autre coté de l'île : 1, 2. Vous pouvez aussi voir l'intégrale de nos photos là. Enfin le lendemain : allez on mange encore. Sauna matinal, juste après le petit dej. Ensuite, juste le temps de servir l'apéro que, déjà le sommet se dort sur le barbecue.... pffff, trop dur comme journée. Ca part mal ! Leçon du jour : c'est fou comme on peut passer une journée à ne rien faire et (c'est ça qu'est bien quand même) ne pas s'ennuyer une seule seconde ! Ca tient au cadre et aux gens avec qui on peut faire "rien"... Merci les amis donc :-)

Vers 17h, on se décide à appeler le proprio ("Ja, Ja, ich gekomme" ou quelque chose comme ça) . Pour le deuxième ferry (celui de Pargas) la file de voiture est longue, longue... Sans compter que Pat joue aux apprentis bricolo et décide de changer un fusible (dans le mauvais sens) au moment où la file de voiture redémarre. On a bien du perdre... pffff... au moins un ferry (le ferry est l'unité de mesure du temps dans l'archipel). Mais en tout cas, Pat a à nouveau un tableau de bord qui marche. Il peut à nouveau savoir à quelle vitesse il roule... ouf. On attend sagement notre tour, on se regarde notre dernier coucher de soleil (film) sur la baie de Pargas et pis, pour ne pas mourir de faim (!), on se laisse tous aller à manger une petite glace achetée dans la cabane juste à coté de l'embarcadère du ferry (au passage, eux ils ont trouvé le business en or ! )

Conclusion : ce genre de week-end est extra. Franck témoignera que la vie "à la finlandaise" a quelque chose d'indescriptible qui tient de la capacité qu'on a de "profiter" de l'instant présent, sans rien faire, et sans jamais s'ennuyer. Bon, quand en plus on peut le faire avec une telle brochette d'amis, ça vaut le coup, c'est sûr....