Laponie II : Journées de ski de fond
Saariselkä étant une station de ski de pistes au même titre qu'une station de ski de fond / skating, nous étions très tentés de reprendre le ski de piste et de se payer au moins un forfait pour une aprem. Pas bien plus, car le tour est vite fait vu le nombre de pistes (pas plus de 10). Le prix élevé (17 euros l'heure + la location des skis) nous a évidemment dissuadé mais c'est aussi le fait que les collines lapones ici semblaient offrir quelques descentes intéressantes en ski de fond. La plupart des chemins de fond sont entretenus et d'un niveau facile. Ainsi, nous nous sommes échappés 3 fois des contraintes de groupe pour aller explorer les steppes et les forêts du parc national "Urho Kekkonen".
Petite parenthèse sur le parc qu'on appelle plus communément "Koilliskaira" (Forêt Nord-Est?). C'est l'un des endroits les plus préservés concernant la vie sauvage des animaux. Autrefois (bien avant la création du parc 1983) près de 2000 ans en arrière, ce coin était fréquenté par les Lapons (so-called Forest Sami people), qui venaient chasser le renne sauvage non loin du lac "Luirojärvi". Jusqu'au 19ème siècle, la célébre pratique du piège à renne (trou fait dans la tourbe) était infaillible car sur au moins 500m à gauche et à droite du trou, on plaçait des rondins bien aiguisés comme barrières. Lorsque les colons finlandais arrivèrent, le renne sauvage disparut laissant place dans les années 1870s à l'élevage des rennes par les Fell Samis dans le sud-ouest du parc. Fin de parenthèse.
Voici ci dessous le plan de nos 3 escapades.
- Jour 1 pointillés rouges,
- Jour 2 pointillés violets,
- Jour 3 pointillés verts clairs,
Les pointillés bleus représentent notre chemin 'retour' le long du Luttojoki ("joki" = "rivière") commun aux trois itinéraires, et où l'on passe devant une charmante hutte. N'hésitez pas à cliquer sur les points jaunes si cela marche, ils correspondent à quelques unes de nos photos qui sont aussi comme liens dans ce post).
Lundi 20 mars, nous attaquons notre première boucle. Un petit 10 km en partant du bas de la belle colline "Kaunispää" (photo suivante). Celle-ci est la colline principale où depuis son sommet, on a un merveilleux point de vue et les trois possibilités suivantes :
- monter en ski de fond d'un côté et descendre de l'autre (Sev sait même plus skier !!)
- descendre les 4-5 pistes de ski alpin (voilà une des pistes)
- monter et descendre en luge l'énorme pente (petit film de la fin de la pente)
La chance nous a souri puisque le soleil nous a accompagné durant toute l'après-midi pour ne revenir que tout aussi brillant le dernier jour des vacances (c.a.d vendredi). Le temps oscillait entre petites tempêtes de neige (qui en 4 jours a apporté 30 cm en plus des 60 cm), ciel couvert et neige soufflée par un vent bien froid faisant descendre la température à -10/-15°C même en journée.
La deuxième boucle, il s'agissait du même parcours rallongé (pointillés violets en plus) surlequel nous avons fait une halte à la hutte "Kuukelilampi" pour y découvrir un artisan sculptant sans relâche l'oiseau majesteux du coin qu'est le "Coq de Bruyère" (Capercaillie en anglais, aussi le nom d'un groupe trad. écossais). Partant d'un seul bout de bois, il coupe à intervalles très fins les ailes de l'oiseau. Il y en avait de toutes tailles qui pendouillaient dans cette petite cabane et l'artiste ne perdait pas le cap malgré les aller-venus des visiteurs, peut-être qu'il était bercé par cette chanson (extrait ressemblant à ce qui passait dans la hutte). A Kuukelilampi, on a donc pu se reposer un peu et regarder les autres manger des crèpes au sucre, du poisson grillé (photo suivante) en buvant un chocolat chaud ou un café "turc" (on a enfin compris que le café finlandais, c'est l'équivalent du café "turc" chez nous en France, c'est à dire un café brulé, bouilli dans de l'eau puis filtré).
Le dernier jour, vendredi 24 mars, par la plus belle journée du séjour (encore que voyez cette photo, vous me direz qu'on hallucine il ne fait pas beau du tout), nos pas nous ont menés dans un coin magnifique (en passant par "Vellinsärpimänoja", pointillés verts clairs) où la neige abondait, et où le paysage plus désert et accidenté nous rappelait étrangement nos sorties ski de rando autour de Grenoble (Lionel s'apprête à faire les traces dans la poudreuse). Petits passages dans des mini-canyons et sur des sentiers natures dont seul le balisage nous rappelait la civilisation. Nous avons hâte de refaire de l'itinérant...
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