13.5.06

Le musée des artisans

"The Handicraft Museum" ou encore "Käsityöläismuseo" vient d'ouvrir et nous avons eu droit à une visite guidée de 2 heures, pour les étudiants étrangers en échange (que nous ne sommes pas, bien entendu mais pour qui nous pouvons encore nous faire passer). Au passage, pas vu un seul français dans le groupe de 20 personnes (russes, estoniens, allemands, américains, vietnamiens, chinois, et quelque uns des pays de l'Est), à part Seb (+ Betty) qui nous a transmi l'annonce jeudi dernier :
"The last guided tour this Spring time, to the Luostarinmäki Handicrafts Museum. The lecture is given by Mr. Hannu Laaksonen, Lic.Phil., a cultural historian" et aussi un dernier des TABACCO maker (fabricant de tabac), qui ne peut plus exercer à son grand regrêt car la culture de tabac se perd et aucune industrie n'est vraiment autorisée de nos jours en Finlande.
Ce monsieur nous a expliqué que la ville de Turku ne s'est jamais trop préoccupée de ce musée et qu'il n'a failli pas existé. C'est en réalité grâce à une mauvaise économie (dû aux deux guerres mondiales) que ce coin de la ville, assez pauvre du reste, a finalement été conservé, à la place de constructions en immeuble "Art Nouveau", ou en industrie, qui étaient bien convoitées au début du 20ème siècle. A l'heure d'aujourd'hui, Mr Laaksonen déplore le fait que les jardins entre ces batisses ne sont pas suffisamment entretenus et avaient un tout autre cachet encore quelques années en arrière. Néanmoins, on voit de belles fleurs de cerisier au printemps, n'est-ce pas ?
Le musée est animé pendant l'été par les artisans qui tiennent leur boutique et leur activité. Certains artisans ont disparu avec leur pratique, comme celui qui fabriquait les peignes à base de corne d'animaux. Nous avons vu les ateliers du cordonnier, du tisseur, du fabricant de tabac (une technique intéressante finlandaise est de tremper les feuilles de tabac, une fois séchées et fumées, dans du rhum ainsi que 14 épices différentes), de l'orfèvre, du fabricant de perruques, du cordier, du tanneur, du brocheur, du broquier, du grolier, etc... (si vous êtes comme nous, des ignards sur ce qu'est un broquier ou tout autre nom d'anciens métiers-artisans, aller donc voir cette page de terminologie). Il y avait aussi laverie, boulangerie, café, poste et encore d'autres.
Le village est bien d'origine, avec des maisons en bois qui datent des années 1780. Leur toît en tuile ou même en pierre ou encore en tourbe/terre sont presque toutes de l'époque également. Le bois va néanmoins commencer à être remplacé car il n'a qu'une durée de vie de 300 ans environ. Certaines maisons avait été peinte mais la neige en masse l'hiver l'a toute effacée ; le bois a donc cette couleur sombre, presque noir qui atteste de son bel âge (voir une batisse). Voilà un jour, supposé de pluie, bien rempli par cette magnifique visite et un bon tour en ville au café (voir post suivant). La pluie qui nous guettait tous les 5 minutes n'est finalement pas tombée et tant mieux pour vos prunelles.